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Code du Bushido

 

Je fais du Ciel et de la Terre mes Parents :
La vie entière est source de connaissance,
d’expérience et de sagesse.
Tous les êtres et les phénomènes peuvent m’apprendre
C’est à moi d’en profiter par mon ouverture d’esprit,
Ma curiosité et mon désir de connaître, d’apprendre et de vivre.
Mon école est la vie...

Je fais de l’Esprit mon Ami :
Je suis seul responsable de ma connaissance,
De ma compréhension, de mon apprentissage
Par mon entière présence d’esprit, ma concentration totale
Sur le présent dans la pratique du combat et dans la vie...

Je fais des Facultés d’Adaptation mes Principes :
Apprendre des autres, apprendre de notre expérience
Pour mieux faire face aux épreuves du combat et de la vie.
Aucune magie ne peut me donner le bonheur,
Aucun Maître ne peut m’enseigner
Si ce n’est le chemin qui mène à la connaissance de soi...

Je fais de la Soumission mon Dharma :
Je me soumets au destin,
Je me soumets aux principes du combat.
La vie m’apporte des épreuves que je ne peux éviter.
Les principes du combat me permettent de m’adapter
À ces épreuves, au Dharma...

Je fais de l’Ego mon Ennemi :
Il amplifie ou détruit la réalité
Par le sentiment démesuré, le préjugé ou la conviction.
C’est contre « lui » que je dois combattre
Pour percevoir la réalité comme elle est vraiment.
Gagner avant de combattre...

Je fais du Silence de l’Esprit mon Sabre :
Je vide mon esprit du passé et du futur.
Je vide mon esprit de mes préjugés et de mes convictions
Je ne nie rien et je n’affirme rien : je pense sans penser,
L’intuition, la clé de la vraie connaissance.
L’outil ultime de l’adaptation au combat, à la vie...

Je fais de la Volonté et de la Droiture mon Armure :
Le sage n’a pas besoin de loi
Car il respecte LA LOI : le Dharma.
En me donnant corps et esprit à l’apprentissage du combat;
En respectant ses principes;
Je n’aurai jamais rien à me reprocher et serai toujours protégé.
Ainsi, je ne perdrai jamais même si je perds
parce que j’apprends...

Je fais de l’Esprit Immuable ma Forteresse :
Fixé sur chaque instant présent de la vie,
L’Esprit immuable me protège des illusions et des remords,
Des rêves et des cauchemars.
Il me permet de vivre pleinement ce que j’ai à vivre
Et d’apprendre tout en demeurant en Harmonie avec l’Univers...

Je fais de l’Honnêteté ma Force :
Par la connaissance de mes forces et de mes faiblesses,
Je peux orienter mon travail
Afin de transformer mes faiblesses en forces ;
Accepter celles que je ne peux transformer
et agir en conséquence ;
Exploiter mes forces afin de m’adapter au combat,
à l’Ordre Universel.
Mon honnêteté envers les forces et les faiblesses d’autrui
Me permet d’apprendre, de comprendre et
de m’adapter à l’autre
Tout en demeurant en Harmonie avec le Dharma...

Je fais de ma Force Intérieure ma Magie :
Je suis seul responsable de ma victoire
en combat et dans la vie
Par mes propres efforts à pratiquer, à connaître,
À comprendre et à appliquer
Les principes du combat le plus intensément possible,
Avec tout mon coeur,
À chaque moment de ma vie.
Chaque pensée, chaque geste, chaque mot influence l’Univers
Positivement ou négativement.
C’est à moi d’équilibrer mon destin...

Je fais du Dharma mon Miracle :
L’opportunité doit être investie avec tout mon être
Comme si c’était ma dernière chance.
J’évite ainsi les remords de l’inaction et j’apprends par l’action...

 

 1. JUSTICE : GI

Parfois aussi nommée droiture, rectitude ou rigueur; c'est le précepte qui demande de suivre les règles morales que l'on considère comme justes, sans jamais s'en écarter. Le terme Gishi est appliqué à un individu démontrant un grand accomplissement de soi dans une discipline. Un guerrier célèbre la définit ainsi : La rectitude est le pouvoir de prendre, sans faiblir, une décision dictée par la raison. Mourir quand il est bien de mourir, frapper quand il est bien de frapper. La droiture passe par le respect de soi-même, et engendre le respect à l'égard des autres et de la part des autres.  Être fidèle à ses engagements, à sa parole, et à l'idéal que l'on s'est choisi est soutenu par le courage.

 2. COURAGE : YU

Le jeune Samouraï était continuellement endurci et endoctriné sur la notion de courage. Pendant leur éducation, on les contraignait parfois les jeunes apprentis Samouraïs à se rendre seuls, à minuit, sur les lieux d'un supplice, et à en rapporter la tête d'un des condamnés pour éprouver leur courage. Le courage n'est pas donc l'absence de la peur, mais d'affronter les épreuves malgré nos peurs et nos craintes. Un Samouraï  a dit: C'est le propre du vrai courage de vivre quand il faut vivre, et de mourir seulement quand il faut mourir. Le courage nous pousse aussi à faire respecter ce qui nous paraît juste. Confucius définit ainsi le courage : Sachant ce qui est juste, ne pas le faire démontre l'absence de courage. Donc, le courage est de faire ce qui est juste. 

3. BIENVEILLANCE : JIN

La bienveillance, ou compassion, est une vertu de base selon le confucianisme Chinois. Elle nous incite à être attentif à notre prochain, à être respectueux de la vie. Voici ce que Mencius disait au sujet de la bienveillance: La bienveillance emporte avec elle tout ce qui tente de lui faire obstacle, aussi facilement que l'eau domine le feu. 

Le Samouraï doit prêter assistance à ceux qui en ont besoin. S'il a un katana que d'autres hommes n'ont pas le droit d'avoir, c'est pour s'en servir à leur place et pas pour s'en servir contre eux. Nous retrouvons ici la clémence du guerrier japonais, Bushi No Nasake, qui pouvait certes utiliser son sabre pour régler tout problème lui étant présenté, mais qui possédait également la possibilité de calmer les esprits sans ôter la vie. Certains disciples du Bushido pouvaient atteindre un haut degré de douceur pacifique. Tel Ogawa : " Quand les autres disent du mal de toi, ne rends pas le mal pour le mal, mais réfléchis que tu n'a pas été non plus toujours fidèle dans l'accomplissement de tes devoirs ". Conçue comme un trait féminin, la bienveillance vient équilibrer la droiture , un trait perçu comme étant masculin.  

4. RESPECT : REI

Le respect, n'est que l'expression de l'intérêt sincère et authentique porté à autrui, quelle que soit sa position sociale, au travers de gestes et d'attitudes pleines de respect et de sollicitude. Il faut éviter la critique et le dénigrement des autres, car cette néfaste habitude a pour but inconscient de se louanger soi-même. Rabaisser autrui est un moyen facile de se grandir, relativement à peu de frais. De telles pratiques sont indignes d'un Samouraï. Peu importe la position sociale, les qualités et les faiblesses des autres, le Samouraï doit traiter les personnes et les choses avec respect.

Le respect nous ramène au principe du Ying et du Yang; l'un ne peut exister sans l'autre.  Sans modestie, aucun respect n'est possible, sans respect aucune confiance ne peut naître. Sans confiance aucun enseignement ne peut être donné, ni reçu. Cette relation humaine élevée est encore vivante en Orient. Pour respecter les autres, il faut pouvoir résister à ses propres émotions d'impatience, de colère, de désir, de peur, etc.  La force d'âme, combinée au respect d'autrui et à la politesse, qui ne veut pas blesser ou gêner les autres, aboutit alors à une grande quiétude. 
 

5. SINCÉRITÉ : MAKOTO

La sincérité est primordiale dans l'engagement martial : Le Bushidō tient le mensonge ou l'ambiguïté pour une lâcheté. Bien qu'il y ait divers serments et rites accompagnés de promesses dans la vie d'un Samouraï, on considère dans la vie courante que sa parole vaut acte. Un Samouraï n'a pas besoin de prêter serment lorsqu'il déclare qu'il va faire quelque chose. Le simple fait qu'il le dise l'engage, et le fait de mettre en doute cet engagement revient à insulter le SamouraïBushi no ishigon, parole de Samouraï, est une garantie suffisante. Une promesse ainsi faite est tenue, sans preuve nécessaire de cet engagement. Il n'y a pas de différence entre vérité et réalité. Confucius va plus loin : La sincérité est la fin et le commencement de toutes choses, sans la sincérité, rien n'existerait. L'idéogramme chinois qui signifie sincérité est une combinaison des mots Parole et Perfection. 

6. HONNEUR : MEIYO

L'idéogramme de Meiyo contient deux kanji. Mei signifie nom et Yo veut dire réputation, honneur. La plupart des Samouraïs vouaient leur vie au Bushidō, qui exigeait loyauté et honneur jusqu'à la mort. Si un Samouraï échouait à garder son honneur il pouvait le regagner en commettant le seppuku, un suicide rituel, que l'on connaît mieux en occident sous le terme de hara-kiri ou action de s'ouvrir le ventre. Cependant, il faut souligner la différence entre seppuku et hara-kiri. Le seppuku permettait à un guerrier vaincu de se donner la mort et de pouvoir ainsi mourir en gardant son honneur intact, le vainqueur abrégeait ensuite ses souffrances. Le hara-kiri était une façon de se donner la mort où la personne "perdait" tout honneur suite à ce geste. Dans le Japon féodal, on parlera de hara-kiri pour une personne se donnant la mort suite à une grande humiliation par exemple, et de seppuku pour une personne assumant une défaite en se donnant la mort. Cette nuance est d'une grande importance dans la compréhension du Bushidō. Sous sa forme la plus pure, le Bushidō exige de ses pratiquants qu'ils jugent efficacement le moment présent par rapport à leur propre mort, comme s'ils n'étaient déjà plus de ce monde. 

Miyamoto Musashi a rédigé un livre intitulé Gorin no sho, Le livre des cinq roues. Une compilation des idées de Musashi figurent dans le Doku-ko-do, principes pour agir seul. Dans un des articles il écrit: "mi o sutetemo myori wa sutezu"(meme si tu dois te sacrifier, tu ne dois pas oublier ton honneur). En clair, cela signifie que si vous oubliez votre honneur, vous allez a l'encontre du , les principes moraux, et du gi. Vous devez donc défendre votre honneur même au prix de votre vie. 
On laissait les apprentis
Samouraïs de plus en plus libre d'agir selon leur propre jugement, avec la certitude que la moindre erreur ne serait pas pardonnée, qu'il se repentirait toute sa vie d'une offense grave et qu'un reproche mérité était plus à redouter que la mort même. Toute infraction à l'honneur d'un Samouraï était ressentie et appelée ren-shi-shin, le sens de la honte. La désobéissance au code ou à un supérieur  produisait un sentiment de culpabilité et de honte. Le sens du déshonneur était ainsi le stimulant suprême pour corriger sa conduite. Un Samouraï, dans sa jeunesse, refusa de laisser entamer sa réputation par une légère compromission: parce que, disait-il, le déshonneur est pareil à une cicatrice sur un arbre que le temps, au lieu d'effacer, agrandit tous les jours .

Mencius disait: Il est dans la nature de tout homme d'aimer l'honneur, mais ce qui est vraiment honorable réside en chacun et non ailleurs. L'honneur que les hommes confèrent n'est pas le véritable honneur. L'honneur est attaché à la manière d'être, à la fidélité, à la parole, à un ami, un Maître, un Idéal, ou à la vérité. C'est pourquoi le devoir de loyauté est un autre pilier du Bushidō. 

7. LOYAUTÉ : Chūgi

Il n'y a pas d'honneur sans loyauté à l'égard de certains idéaux, et de ceux qui les partagent. Le devoir de loyauté n’est pas uniquement une attitude envers les autres, mais aussi envers des principes et des valeurs. Elle symbolise la nécessité de tenir ses promesses et remplir ses engagements, ainsi que la sincérité dans ses paroles et dans ses actes. Le Samouraï doit servir et ne saurait se soustraire à ce qui définit jusqu'au nom de sa caste. Au Japon la première place revenait à l'Empereur qui incarnait pour les japonais, le Yamato, l'âme même du pays. Cependant, même l'Empereur devait s'incliner devant la volonté du Ciel et un Samouraï ne saurait faire moins que ceux qui sont au-dessus de lui. D'ailleurs, le terme Samouraï  vient du verbe saburau qui signifie servir. Le Samouraï sert son seigneur et aussi son clan, sa loyauté doit être sans faille. L'intérêt du clan, de la famille passe en premier, passe avant l'individu.

De nos jours, ce lien a évolué, tout au moins dans certaines civilisations occidentales, mais il n'a pas pour autant disparu. Bien que, dans certains pays d'Occident, on prête encore maintenant serment au souverain, Roi ou Empereur, qui incarne la patrie. Aujourd'hui, il convient de faire preuve de fidélité et de loyauté, par exemple à l'égard de sa patrie, y compris, pour la défendre, l'éventuel sacrifice de la vie. Celui qui se dérobe à ce devoir est considéré comme un lâche ou un traître.

Le Hagakure. Le Hagakure est une compilation des pensées et enseignements de Jōchō Yamamoto, ancien Samouraï  vassal de Mitsushige Nabeshima, qui a été écrite entre 1709 et 1716. Ce livre qui prêche le Bushidō a été gardé secret pendant plus de 150 années par le clan des Nabeshima. Formé de 11 tomes, le Hagakure caractérise le Bushidō comme un code qui régit la vie du Samouraï , honneur, servitude, loyauté, humilité et surtout l'apprentissage et le perfectionnement dans " l'art de la guerre, de la vie et de la mort".

Ce livre est très populaire auprès des occidentaux qui s’intéressent à la culture des Samouraïs. Cependant,  il fut discrédité au Japon après la Seconde Guerre mondiale, accusé d’avoir mené la nation sur la voie du militarisme et du culte des dirigeants et, en fin de compte, à l’échec.

L'esprit du Hagakure peut être résumé dans les quatre pensées suivantes:

1. N'oubliez jamais le bushido;
2. Soyez toujours prêt a servir votre maître;
3. Respectez vos devoirs envers vos parents;
4. Soyez miséricordieux à tout moment et assistez les autres.